Le coup d'envoi de la Coupe du Monde de la FIFA 2014 aura lieu à l'Arena Corinthians, dans le quartier d'Itaquera, à l'est de São Paulo, au Brésil. La grande horloge qui surplombe les gradins du stade affiche l'heure la plus attendue par les 1 350 ouvriers travaillant sur le chantier : l'heure de la pause déjeuner. Divisés en plusieurs groupes, puisque la taille réfectoire improvisé est restreinte, ceux qui ne déjeunaient pas ce mercredi 27 novembre se reposaient à l'ombre. Il était exactement 12h51 et le soleil était écrasant. Les machines tournaient lorsque l'accident s'est produit : une grue de 144 mètres n'a pas supporté la dernière pièce à apporter au toit du stade et s'est effondrée sur l'aile est du bâtiment, détruisant une partie sa façade et faisant, surtout, deux morts.
C'est le premier accident mortel qui survient sur le chantier de construction du stade qui accueillera le match d'ouverture de la Coupe du Monde. Ce n'est pas un cas isolé dans le domaine de la construction : en juin 2012, un ouvrier de 21 ans est mort à la suite d'une chute de 30 mètres au Stade National de Brasilia, capital du Brésil, où a eu lieu cette année la Coupe des Confédérations. En mars 2013, cette fois-ci à l'Arena Amazonia, à Manaus, au nord du pays, un ouvrier avait aussi fait une chute mortelle. D'autres morts sont également survenues au cours de chantiers sans rapport avec la Coupe du Monde, au stade Palmeiras comme à São Paulo, où un pilier en béton s'est écroulé sur un ouvrier.
Depuis que le Brésil a été choisi en 2007 comme pays hôte pour accueillir la Coupe du Monde et jusqu'à cette semaine, quatre personnes ont trouvé la mort sur des chantiers de stades brésiliens, un nombre plus élevé qu'en Afrique du Sud, qui a accueilli la Coupe du Monde 2010 et où deux personnes étaient mortes avant l'événement.
Malgré les inspections régulières de ces derniers jours, les causes de l'accident à l'Arena Corinthians n'ont toujours pas été déterminées. Le coordinateur de la Défense Civile, Jair Paca Lima, jeudi, a interdit l'accès à la zone où la grue s'est effondrée et a commencé un contrôle technique sur place, qui pourrait durer plus d'un mois. D'après les premières analyses, l'hypothèse d'un affaissement du sol a été écartée. « Il est difficile de savoir ce qu'il s'est réellement passé simplement en regardant. Les rapports nous donneront les causes. D'après mon expérience, je ne pense pas qu'il y ait eu de problèmes liés au sol. Je n'ai trouvé aucune fissure ni aucune autre preuve qui confirmerait cette hypothèse », nous a-t-il confié. Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le jour de l'accident, l'ex-président du club Corinthians et le chef de chantier, Andrés Sanchez, ont affirmé qu'il n'y avait eu aucune irrégularité ni de problèmes de sécurité, mais ils n'ont pas été en mesure de donner une date de fin des travaux du stade. À nos questions de nombreux employés d’Odebrecht – l'entreprise brésilienne responsable du chantier – que nous avons longuement écoutés, ainsi que des responsables de la construction du conglomérat brésilien n'ont pas souhaité faire des déclarations concernant les conditions de travail.
La construction de l'Arena Corinthians a débuté le 30 mai 2011 à l'est de São Paulo. Les plans du projet ont été réalisés par Aníbal Coutinho, architecte pour le CDCA à Rio de Janeiro. Le stade ne devrait pas juste servir à l'inauguration de la Coupe du Monde de la FIFA l'année prochaine.
C'est le premier accident mortel qui survient sur le chantier de construction du stade qui accueillera le match d'ouverture de la Coupe du Monde. Ce n'est pas un cas isolé dans le domaine de la construction : en juin 2012, un ouvrier de 21 ans est mort à la suite d'une chute de 30 mètres au Stade National de Brasilia, capital du Brésil, où a eu lieu cette année la Coupe des Confédérations. En mars 2013, cette fois-ci à l'Arena Amazonia, à Manaus, au nord du pays, un ouvrier avait aussi fait une chute mortelle. D'autres morts sont également survenues au cours de chantiers sans rapport avec la Coupe du Monde, au stade Palmeiras comme à São Paulo, où un pilier en béton s'est écroulé sur un ouvrier.
Depuis que le Brésil a été choisi en 2007 comme pays hôte pour accueillir la Coupe du Monde et jusqu'à cette semaine, quatre personnes ont trouvé la mort sur des chantiers de stades brésiliens, un nombre plus élevé qu'en Afrique du Sud, qui a accueilli la Coupe du Monde 2010 et où deux personnes étaient mortes avant l'événement.
Malgré les inspections régulières de ces derniers jours, les causes de l'accident à l'Arena Corinthians n'ont toujours pas été déterminées. Le coordinateur de la Défense Civile, Jair Paca Lima, jeudi, a interdit l'accès à la zone où la grue s'est effondrée et a commencé un contrôle technique sur place, qui pourrait durer plus d'un mois. D'après les premières analyses, l'hypothèse d'un affaissement du sol a été écartée. « Il est difficile de savoir ce qu'il s'est réellement passé simplement en regardant. Les rapports nous donneront les causes. D'après mon expérience, je ne pense pas qu'il y ait eu de problèmes liés au sol. Je n'ai trouvé aucune fissure ni aucune autre preuve qui confirmerait cette hypothèse », nous a-t-il confié. Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le jour de l'accident, l'ex-président du club Corinthians et le chef de chantier, Andrés Sanchez, ont affirmé qu'il n'y avait eu aucune irrégularité ni de problèmes de sécurité, mais ils n'ont pas été en mesure de donner une date de fin des travaux du stade. À nos questions de nombreux employés d’Odebrecht – l'entreprise brésilienne responsable du chantier – que nous avons longuement écoutés, ainsi que des responsables de la construction du conglomérat brésilien n'ont pas souhaité faire des déclarations concernant les conditions de travail.
La construction de l'Arena Corinthians a débuté le 30 mai 2011 à l'est de São Paulo. Les plans du projet ont été réalisés par Aníbal Coutinho, architecte pour le CDCA à Rio de Janeiro. Le stade ne devrait pas juste servir à l'inauguration de la Coupe du Monde de la FIFA l'année prochaine.
Le stade Morumbi du club de football de São Paulo accueillerait au début les matchs dans São Paulo même. Les travaux sont à 94% avancés et devraient être finis le 31 janvier. La dernière visite de l'organe de réglementation du football a eu lieu en août, lorsque des doutes subsistaient sur la date de fin des travaux du stade. À ce moment-là, Jérôme Valcke, le représentant français de la FIFA, avait salué le travail effectué. « En février, l'équipe des Corinthians pourra jouer ses matchs ici et la FIFA peut effectuer des contrôles si elle le souhaite. Nous devons juste nous assurer que tout est fait dans les règles pour que les journalistes ne se plaignent pas », a-t-il déclaré. Désormais, cette période pourrait se voir rallongée, même si cela ne préoccupe pas vraiment les organisateurs de la Coupe du Monde de la FIFA. « Il semblerait que tous les problèmes soient écartés pour la Coupe du Monde. Je ne peux pas vous donner de date précise, mais tout régler ne devrait pas nous prendre longtemps », nous a confié le président de l'Institut d'Ingénierie du Brésil, Camil Eid. Le club Corinthians, le comité d'organisation de la Coupe du Monde et la FIFA espèrent que le retard ne dépassera pas de 60 jours la date initialement prévue et que le stade pourra finalement être inauguré.
La grue de 144 mètres de haut avait été fabriquée par la compagnie allemande Liebherr. Elle pouvait supporter jusqu'à 1 500 tonnes, elle n'en soulevait que 420 quand elle s'est effondrée. L'équipement était loué par la compagnie Locar à l'entreprise de construction Odebrecht qui avait déclaré à la presse brésilienne qu'il s'agissait de la « plus grande grue du monde ». Sur le site du chantier se trouvent deux autres engins similaires, avec cependant une plus petite capacité. Les compagnies Lieberr et Locar n'ont pas répondu à nos appels. Vendredi, des ingénieurs allemands se trouvaient sur les lieux de l'accident afin de recueillir, grâce à un appareil, des informations sur la grue pour étoffer les rapports.
La grue de 144 mètres de haut avait été fabriquée par la compagnie allemande Liebherr. Elle pouvait supporter jusqu'à 1 500 tonnes, elle n'en soulevait que 420 quand elle s'est effondrée. L'équipement était loué par la compagnie Locar à l'entreprise de construction Odebrecht qui avait déclaré à la presse brésilienne qu'il s'agissait de la « plus grande grue du monde ». Sur le site du chantier se trouvent deux autres engins similaires, avec cependant une plus petite capacité. Les compagnies Lieberr et Locar n'ont pas répondu à nos appels. Vendredi, des ingénieurs allemands se trouvaient sur les lieux de l'accident afin de recueillir, grâce à un appareil, des informations sur la grue pour étoffer les rapports.
« Ronaldo dormait dans un tunnel »
Au moment de l'accident, les deux victimes dormaient. Fabio Luiz Pereira avait 42 ans et était né à Limeira (São Paulo, au sud-est du Brésil et était chauffeur de camion). Il dormait dans son véhicule lorsque ce dernier a été touché par l'extrémité de la grue. « Il avait déjeuné et était retourné faire une sieste dans son camion. Je suis descendu et j'ai entendu le bruit. Lorsque je l'ai vu, il avait subi de graves brulures à la poitrine et un de ses bras pendait à l'extérieur du camion. Cela m'a énormément choqué », nous a confié un témoin. La deuxième victime est Ronaldo Oliveira Santos, il avait 44 ans et était originaire de Fortalez, Ceará, au nord-est du Brésil. Il était divorcé et père d'une fille. Au moment de l'accident, Ronaldo dormait dans un tunnel qui menait à l'une des tribunes. La Coupe du Monde de la FIFA commencera le 12 juin, au début à l'Arena Corinthians à São Paulo, la finale quant à elle se déroulera le 13 juillet à Rio de Janeiro. Les stades seront finis d'être construit à temps. Fabio et Ronaldo n'auront, eux, pas le loisir de pouvoir assister à la liesse de tout un pays....
Traduction de Kelly Ferreira, Frank Fortes et Marie Stagnara.